Femme en position assise ressentant une douleur pelvienne intense, illustrant les symptômes de la névralgie pudendale.

La névralgie pudendale est une affection encore méconnue, pourtant responsable de douleurs intimes parfois très invalidantes. Elle survient lorsqu’un nerf situé dans le bassin, le nerf pudendal est irrité ou comprimé. Ce nerf joue un rôle essentiel dans la sensibilité et le bon fonctionnement de la zone périnéale : il intervient dans la miction, la défécation, la fonction sexuelle, et peut être à l’origine de douleurs pelviennes chroniques.

Les personnes atteintes décrivent souvent une douleur dans la région intime, qui s’aggrave en position assise et peut rendre le quotidien très difficile. Comme cette douleur est mal connue, elle est souvent confondue avec d’autres pathologies, et les patients peuvent passer des années sans diagnostic précis, consultant différents spécialistes sans réelle amélioration. D’après certaines études 6,6% de la population mondiale est touchée par cette pathologie et en moyenne le délai d’errance médical est de 4 ans. 

Dans cet article, je vais tout vous expliquer sur cette pathologie : pourquoi elle survient, comment la reconnaître, quelles sont les options classiques de traitement, et comment l’ostéopathie peut vous aider à soulager les douleurs et retrouver une meilleure qualité de vie.

Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, sachez qu’il existe des solutions pour vous soulager.

👉 Prenez rendez-vous dès maintenant pour un accompagnement personnalisé.

Le nerf pudendal, un acteur clé de votre bassin

 

Le nerf pudendal est un nerf essentiel qui traverse le bassin. On le connaît peu, mais il joue un rôle central dans notre quotidien : c’est lui qui transmet les informations sensitives et motrices de la région intime, appelée le périnée.

Concrètement, ce nerf intervient dans :

  • la sensibilité du périnée, des organes génitaux, de l’anus et du rectum,

  • la commande de certains muscles, notamment ceux impliqués dans la continence urinaire et anale,

  • et des fonctions dites autonomes, comme certains réflexes ou sensations.

Il part de la colonne vertébrale (au niveau du sacrum), descend dans le bassin, puis chemine à travers un passage étroit qu’on appelle le canal d’Alcock. C’est justement à ce niveau que le nerf peut être compressé ou irrité, provoquant une névralgie pudendale.

Comme ce nerf est mixte (il est à la fois sensitif, moteur et autonome), une atteinte peut entraîner des symptômes très variés : douleurs, gêne dans les fonctions urinaires, troubles sexuels ou sensation de brûlure dans la zone intime.

C’est cette complexité qui rend la névralgie pudendale parfois difficile à identifier : elle touche une région intime, avec des symptômes discrets au départ, mais qui peuvent devenir très handicapants au quotidien.

Quels sont les symptômes de la névralgie pudendale ?

 

Les symptômes de la névralgie pudendale sont souvent intimes, complexes et invalidants. Ils peuvent s’installer progressivement, ce qui rend leur identification difficile au départ. Pourtant, ils suivent un tableau assez typique que l’on peut apprendre à reconnaître.

Voici les principaux signes :

  • Douleur dans la région du périnée : cette douleur peut concerner l’anus, les organes génitaux, le vagin, le scrotum ou l’urètre. Elle est souvent décrite comme une brûlure, une sensation de tension, voire de coup de couteau ou de corps étranger. Elle peut être localisée d’un seul côté ou bilatérale.

  • Douleur aggravée par la position assise : c’est l’un des signes les plus caractéristiques. Rester assis (au travail, en voiture, pendant les repas) intensifie la douleur. En revanche, celle-ci s’atténue généralement en position debout ou allongée.

  • Douleur présente dans la journée mais qui ne réveille pas la nuit : ce critère est souvent observé et peut aider à différencier la névralgie pudendale d’autres pathologies plus inflammatoires.

  • Troubles urinaires, digestifs ou sexuels : certains patients ressentent une envie fréquente d’uriner, une gêne lors de la défécation, des troubles de la continence, ou encore une altération des sensations sexuelles. Il peut s’agir de douleurs pendant ou après les rapports, ou d’une diminution de la sensibilité.

  • Sensation de “gêne” persistante : parfois, il ne s’agit pas d’une douleur aiguë, mais plutôt d’une gêne profonde, constante, difficile à localiser avec précision, qui donne l’impression que “quelque chose ne va pas”.

Ces symptômes, souvent mal compris et minimisés, peuvent profondément altérer la qualité de vie, générer de l’anxiété, une perte de confiance, voire un isolement social. Il n’est pas rare que les patients consultent de nombreux spécialistes avant d’obtenir enfin un diagnostic clair.

Vous présentez ces symptômes ? Une prise en charge précoce est essentielle

La névralgie pudendale est une pathologie complexe, mais bien connue en ostéopathie. Si vous ressentez ce type de douleurs ou de gênes chroniques, une consultation permet d’évaluer précisément la situation et d’envisager des solutions adaptées à votre cas.

Quelles sont les causes de la névralgie pudendale ?

 

La névralgie pudendale est généralement causée par une compression ou une irritation du nerf pudendal sur son trajet, en particulier dans une zone étroite appelée le canal d’Alcock, situé au niveau du bassin. Cette compression peut être d’origine mécanique, posturale ou traumatique, et s’installe souvent progressivement.

Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve :

  • Les positions assises prolongées (travail de bureau, conduite sur de longues distances, cyclisme intensif…) : la pression constante exercée sur le périnée peut créer une inflammation locale et comprimer le nerf.

  • Les traumatismes ou interventions chirurgicales pelviennes (accidents, chutes sur les fesses, opérations gynécologiques, urologiques ou colorectales) : ils peuvent provoquer des adhérences ou des tensions autour du trajet nerveux.

  • Une hypertonie du plancher pelvien : certains patients développent une tension excessive des muscles périnéaux, ce qui crée une compression musculaire chronique autour du nerf.

  • Des troubles posturaux ou des déséquilibres pelviens : une mauvaise posture répétée, un bassin déséquilibré ou une jambe plus courte peuvent modifier les appuis et entraîner une surcharge locale.

  • Le sport de manière excessive ou inadaptée, notamment les sports d’impact, le cyclisme ou l’équitation, qui sollicitent fortement la zone périnéale.

Dans certains cas, aucune cause évidente n’est retrouvée, ce qui peut rendre la prise en charge plus complexe. Il est alors essentiel de procéder à une évaluation globale du patient, en tenant compte de son mode de vie, de ses antécédents, et de ses habitudes posturales.

Comprendre l’origine possible de la névralgie est une étape cruciale pour mettre en place un traitement efficace, éviter la chronicisation de la douleur, et limiter les récidives.

Quels sont les traitements classiques de la névralgie pudendale ?

 

Le traitement de la névralgie pudendale repose sur une approche pluridisciplinaire, qui vise à soulager la douleur, réduire l’inflammation autour du nerf et améliorer la qualité de vie. Il s’agit souvent d’un parcours long, combinant différentes techniques, selon la gravité des symptômes.

1. Mesures conservatrices

Ce sont les premiers traitements proposés :

  • Adaptation du mode de vie : limiter les positions assises prolongées, utiliser un coussin ergonomique, ajuster son poste de travail ou réduire certaines activités sportives.

  • Kinésithérapie spécialisée : elle vise à relâcher le plancher pelvien, corriger la posture et travailler en douceur sur la zone périnéale.

  • Traitements médicamenteux : les antalgiques classiques sont parfois inefficaces, et l’on utilise souvent des traitements spécifiques de la douleur neuropathique (comme la prégabaline ou l’amitriptyline).

2. Bloc anesthésique du nerf pudendal

Le bloc du nerf pudendal est à la fois un outil de diagnostic et un moyen de soulagement. Il s’agit d’une injection localisée d’anesthésiant, réalisée par un médecin sous contrôle échographique ou scanner, directement au niveau du nerf.

Son but est de :

  • Confirmer que le nerf pudendal est bien en cause (si la douleur disparaît temporairement après le geste),

  • Et parfois de soulager la douleur pendant plusieurs jours ou semaines, voire plus dans certains cas.

Ce geste est peu invasif et souvent proposé en complément d’autres traitements.

3. Neuromodulation sacrée

Il s’agit d’un traitement plus spécialisé, proposé dans certains centres anti-douleur. Une petite électrode est implantée près des nerfs sacrés pour moduler les signaux douloureux transmis au cerveau. Cela peut être utile lorsque la douleur persiste malgré les autres solutions.

4. Chirurgie de décompression

Elle reste exceptionnelle. Elle consiste à libérer le nerf pudendal s’il est coincé dans un tissu ou une structure anatomique. Cette chirurgie est réservée aux formes sévères et résistantes, après échec des traitements conservateurs.

Si ces traitements peuvent apporter un soulagement, ils ne suffisent pas toujours à corriger les déséquilibres mécaniques et posturaux qui favorisent la compression du nerf. C’est là que l’ostéopathie peut jouer un rôle complémentaire essentiel.

Quel est le rôle de l’ostéopathie dans cette pathologie ? 

 

L’ostéopathie représente une approche globale et complémentaire dans la prise en charge de la névralgie pudendale. Si les traitements médicaux visent à calmer la douleur ou libérer directement le nerf, l’ostéopathe travaille en parallèle sur les déséquilibres mécaniques, tissulaires et posturaux qui peuvent entretenir ou aggraver la compression du nerf.

Concrètement, lors d’une consultation, l’ostéopathe va :

  • Évaluer la mobilité du bassin, du sacrum, des lombaires et des hanches, à la recherche de restrictions pouvant créer des tensions sur le trajet du nerf pudendal.

  • Identifier et relâcher les tensions musculaires profondes, notamment au niveau du plancher pelvien, des muscles obturateurs, piriformes ou fessiers.

  • Travailler sur les fascias et les zones de compression, souvent invisibles à l’imagerie mais perceptibles à la palpation.

  • Harmoniser la posture globale du patient, car une asymétrie ou un déséquilibre chronique peut générer une hyperpression dans le petit bassin.

L’ostéopathie n’agit pas directement sur le nerf, mais sur l’environnement qui le comprime. C’est une approche non invasive, douce, et centrée sur la libération des tensions et la restauration d’un bon équilibre mécanique dans tout le bassin.

Pour qui est-ce indiqué ?

  • En première intention, dès les premiers signes, pour éviter une évolution chronique.

  • En complément d’un suivi médical ou kiné, afin d’apporter une vision plus globale et individualisée.

  • Ou lorsque la douleur persiste malgré les traitements classiques, pour travailler en profondeur sur les causes fonctionnelles.

Une prise en charge ostéopathique bien ciblée peut permettre de réduire durablement la douleur, de mieux vivre au quotidien, et parfois d’éviter le recours à des traitements plus lourds.

Besoin d’un accompagnement adapté à votre situation ?

La névralgie pudendale nécessite une prise en charge précise et individualisée. Ostéopathe expérimenté dans les douleurs pelviennes, je vous propose un suivi spécifique pour relâcher les tensions, rééquilibrer le bassin et soulager durablement vos douleurs.

Quelques gestes simples pour accompagner la prise en charge

 

En complément d’un suivi ostéopathique ou médical, certains ajustements du quotidien peuvent contribuer à réduire la pression sur le nerf pudendal et soulager les symptômes.

Voici trois conseils utiles que je partage régulièrement en cabinet :

1. Limiter les positions assises prolongées

Privilégiez les pauses régulières, toutes les 30 à 45 minutes, et variez les postures. L’utilisation d’un coussin ergonomique en forme de U (ou donut) permet de soulager les appuis au niveau du périnée et de limiter la compression du nerf.

2. Utiliser la respiration abdominale

Une respiration lente et profonde aide à relâcher les tensions musculaires et à mieux oxygéner la zone pelvienne.

Exercice simple à tester (méthode “ascenseur abdominal”) :

  • Installez-vous allongé ou assis confortablement.

  • Placez une main sur votre bas-ventre.

  • Inspirez lentement par le nez en gonflant votre ventre (comme si vous faisiez monter un ascenseur dans votre abdomen).

  • Expirez par la bouche en rentrant doucement le ventre, comme si l’ascenseur redescendait.

  • Répétez ce cycle 5 à 10 fois, à votre rythme.

Quelques minutes par jour suffisent à induire une détente profonde du plancher pelvien et du système nerveux.

3. Adapter les efforts physiques

Évitez les charges lourdes, les abdominaux classiques ou les activités qui augmentent la pression intra-abdominale (type gainage mal contrôlé, course à pied intense). Privilégiez des mouvements doux, encadrés, et adaptés à votre condition.

Ces gestes ne remplacent pas une consultation. Ils s’inscrivent dans une prise en charge globale, personnalisée selon vos symptômes, vos habitudes et votre posture.

La névralgie pudendale est une pathologie complexe, souvent méconnue, qui impacte profondément la qualité de vie lorsqu’elle n’est pas prise en charge à temps. Les douleurs pelviennes, la gêne en position assise, les troubles urinaires ou sexuels ne doivent jamais être banalisés.

Heureusement, il existe aujourd’hui des solutions concrètes. Si les traitements médicaux apportent un premier niveau de réponse, l’ostéopathie permet d’intervenir plus en profondeur, en travaillant sur les causes mécaniques, posturales et tissulaires.

Chaque patient étant unique, une prise en charge individualisée est essentielle pour espérer une amélioration durable. En tant qu’ostéopathe expérimenté dans les douleurs pelviennes, je vous accompagne avec une approche précise et en complément des autres soins.

👉 Prenez rendez-vous dès maintenant pour avoir un accompagnement personnalisé.

Sources : 

  • Stéphanie P, Claire C et al : Pudendal Neuralgia Due to Pudendal Nerve Entrapment: Warning Signs Observed in Two Cases and Review of the Literature
  • Stephen W, Stanley A et al : Pudendal Neuralgia
  • https://www.american-hospital.org/pathologie/nevralgie-pudendale
  • Giuseppe C, Corrado A et al : Chronic proctalgia and chronic pelvic pain syndromes: New etiologic insights and treatment options
  • Origo D, Tarantino AG : Osteopathic manipulative treatment in pudendal neuralgia: A case report
  • Imad Z, Hassan B et al : Le syndrome du canal d’Alcock ou névralgie pudendale : un diagnostic à ne pas méconnaître