Un nourrisson allongé sur le dos, illustrant la position souvent associée à la plagiocéphalie, une déformation crânienne fréquente chez les bébés.

La plagiocéphalie, également appelée “syndrome de la tête plate”, est une problématique de plus en plus courante chez les nourrissons. Les parents remarquent souvent un aplatissement à l’arrière ou sur un côté de la tête, ce qui peut susciter des inquiétudes.

Bien que la plagiocéphalie soit généralement bénigne, elle peut entraîner des conséquences esthétiques et fonctionnelles si elle n’est pas prise en charge à temps. Heureusement, grâce à une combinaison de gestes simples et de traitements adaptés, il est possible d’améliorer la situation et d’offrir à votre bébé un développement harmonieux.

Je reçois de plus en plus de nourrissons présentant ce type de syndrome en cabinet. Dans cet article, je vais vous expliquer les causes de la plagiocéphalie, ses conséquences potentielles, et les solutions disponibles, en mettant également en lumière les bienfaits de l’ostéopathie. Pour en finir avec le fameux “Ne t’inquiète pas, c’est juste esthétique, ça va se remettre tout seul”. En réalité, sans action médicale ou non, cette affirmation est tout simplement fausse. Je vous explique !

Qu’est-ce que la plagiocéphalie chez le nourrisson ?

La plagiocéphalie, ou “syndrome de la tête plate”, désigne une déformation asymétrique du crâne d’un nourrisson. Elle se manifeste par un aplatissement d’un côté ou de l’arrière du crâne, visible à l’œil nu. Bien qu’elle soit rarement douloureuse pour le bébé, elle peut avoir des impacts sur son développement si elle n’est pas corrigée à temps.

 Les types de plagiocéphalie

  1. Plagiocéphalie positionnelle

Ce type de plagiocéphalie est le plus courant et résulte d’une pression prolongée sur une partie du crâne. Elle est souvent causée par des positions répétées, comme dormir toujours sur le même côté.

  1. Plagiocéphalie congénitale

Ce type plus rare est lié à des contraintes pendant la grossesse ou à un accouchement difficile, comme l’utilisation de forceps ou de ventouse.

 Pourquoi cela arrive-t-il ?

 Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition de la plagiocéphalie chez les nourrissons:

  • Position prolongée sur le dos : La recommandation de faire dormir les bébés sur le dos pour prévenir la mort subite du nourrisson a augmenté les cas de plagiocéphalie positionnelle.
  • Torticolis congénital : Une tension musculaire ou une raideur au niveau du cou empêchet bébé de tourner librement la tête, créant une pression asymétrique sur le crâne.
  • Contraintes intra-utérines : Dans certaines grossesses multiples ou lorsque l’espace est limité, la position du bébé dans l’utérus peut exercer des pressions sur son crâne.
  • Accouchement difficile : Les naissances instrumentalisées (forceps ou ventouses) ou les accouchements longs peuvent provoquer des déformations temporaires ou permanentes.
  • Un facteur lié au sexe : Les petits garçons sont légèrement plus susceptibles de développer une plagiocéphalie. Cela peut être dû à une plus grande prévalence de torticolis congénital chez les garçons ou à des différences de développement musculaire ou crânien.

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Quelles sont les conséquences d’une plagiocéphalie non traitée ?

Bien que la plagiocéphalie soit généralement indolore pour le bébé, elle peut entraîner des conséquences à long terme si elle n’est pas corrigée. Avant d’en arriver là, les parents peuvent observer certains symptômes précoces, comme :

  • Un aplatissement visible d’un côté ou de l’arrière du crâne.
  • Une asymétrie au niveau du visage ou des oreilles.
  • Une préférence marquée pour tourner la tête d’un seul côté.
  • Une raideur dans les mouvements du cou (souvent liée à un torticolis congénital).

 Si ces signaux d’alerte sont ignorés, la plagiocéphalie peut avoir des répercussions sur plusieurs aspects du développement de l’enfant.

 Conséquences esthétiques

  • L’asymétrie du crâne peut persister à l’âge adulte si elle n’est pas corrigée pendant la petite enfance, quand les os du crâne sont encore malléables.
  • Ces déformations peuvent être sources de complexes ou d’une faible estime de soi à mesure que l’enfant grandit.

 Conséquences fonctionnelles

  • Problèmes de mobilité cervicale : Les tensions musculaires associées à la plagiocéphalie peuvent restreindre les mouvements du cou, rendant certaines positions inconfortables pour le bébé.
  • Troubles de la mâchoire : Une asymétrie crânienne peut provoquer des malocclusions dentaires ou des déséquilibres dans la mastication.
  • Retards dans le développement moteur : Les asymétries crâniennes pourraient affecter l’équilibre et la coordination, ralentissant les étapes clés comme s’asseoir, ramper ou marcher. (A l’heure actuelle aucune étude ne le prouve réellement, d’autres recherches sont en cours)

 Impact psychologique à long terme

Une déformation visible du crâne peut affecter la confiance en soi de l’enfant, particulièrement à l’adolescence ou à l’âge adulte, même si la plagiocéphalie est souvent perçue comme un problème “esthétique” dans l’enfance.

Quels sont les traitements classiques pour la plagiocéphalie ?

La prise en charge de la plagiocéphalie repose souvent sur une combinaison de traitements adaptés, en fonction de la sévérité du syndrome. L’objectif est de restaurer la symétrie crânienne, d’améliorer la mobilité du cou et de prévenir d’éventuelles complications.

 

Le premier recours pour traiter la plagiocéphalie est souvent la rééducation avec un kinésithérapeute. Ce type de prise en charge est particulièrement utile lorsque la plagiocéphalie est associée à un torticolis congénital ou à une raideur musculaire. L’objectif principal de la kinésithérapie est de restaurer la mobilité du cou et de détendre les muscles tendus qui contribuent à l’asymétrie.

Les séances incluent généralement des étirements doux pour assouplir les muscles cervicaux et des exercices spécifiques pour encourager le nourrisson à tourner librement la tête des deux côtés. Avec un suivi régulier, ces techniques permettent de réduire significativement les tensions musculaires et d’améliorer la symétrie crânienne au fil du temps.

Dans les cas de plagiocéphalie modérée à sévère, le port d’une orthèse crânienne, également appelée casque orthopédique, peut être recommandé. Ce traitement consiste à appliquer une pression douce et constante sur le crâne afin de guider son remodelage progressif. Le casque doit généralement être porté entre 22 et 23 heures par jour, sur une période de 3 à 6 mois, et les meilleurs résultats sont obtenus lorsqu’il est utilisé vers l’âge de 6 mois, lorsque les os du crâne sont encore très malléables. Cependant, cette méthode présente certaines limites : elle peut être inconfortable pour le nourrisson, son coût est souvent élevé et il nécessite un suivi médical rigoureux pour garantir son efficacité.

 

Dans des cas très rares, notamment lorsque la plagiocéphalie est associée à une crâniosténose (fusion prématurée des sutures crâniennes), une intervention chirurgicale peut être envisagée. Ce type de traitement reste cependant exceptionnel et n’est prescrit que dans les cas les plus graves.

 

Enfin, les ajustements posturaux sont souvent recommandés en complément des autres traitements. Les pédiatres et autres professionnels de santé conseillent généralement de varier les positions de sommeil du bébé, de favoriser le portage ergonomique pour limiter la pression sur l’arrière du crâne et d’encourager les moments d’éveil sur le ventre (“tummy time”). Ces gestes simples, associés à une surveillance attentive, peuvent jouer un rôle clé dans la prévention et la prise en charge de la plagiocéphalie.

Prévenir la plagiocéphalie : Les gestes simples à adopter au quotidien

La prévention de la plagiocéphalie repose sur l’adoption de quelques gestes simples dès les premières semaines de vie de votre bébé. Ces habitudes permettent de limiter la pression exercée sur le crâne et d’encourager un développement symétrique.

 

L’un des moyens les plus efficaces pour prévenir l’aplatissement du crâne est de varier régulièrement les positions de votre nourrisson. Par exemple, lorsque votre bébé dort, veillez à alterner les côtés sur lesquels sa tête repose, tout en respectant les recommandations de couchage sur le dos pour prévenir la mort subite du nourrisson. Pendant les moments d’éveil, privilégiez le “tummy time”, qui consiste à placer bébé sur le ventre sous surveillance. Cette position renforce les muscles du cou et de la nuque tout en réduisant la pression sur l’arrière de la tête.

 

Le portage ergonomique est également une excellente solution pour éviter que le crâne de votre bébé ne reste en contact prolongé avec des surfaces dures. Utiliser une écharpe de portage ou un porte-bébé adapté permet non seulement de réduire cette pression, mais aussi de favoriser le lien parent-enfant.

 

Pour stimuler la mobilité de la tête, pensez à placer des jouets ou des objets visuellement attrayants du côté opposé à l’aplatissement. Cela encourage votre bébé à tourner la tête et à explorer son environnement. Ces stimulations, réalisées quotidiennement, sont particulièrement utiles pour corriger une préférence marquée pour un côté.

 

Enfin, limitez autant que possible l’utilisation prolongée des équipements comme les transats, sièges auto ou autres supports rigides qui maintiennent le crâne dans une position fixe. Ces équipements sont pratiques, mais leur utilisation excessive peut aggraver le risque de plagiocéphalie.

 

Adopter ces gestes simples dans le quotidien de votre nourrisson peut faire une grande différence. Toutefois, si vous constatez que l’asymétrie persiste malgré vos efforts, une prise en charge par un professionnel, comme un ostéopathe, peut être nécessaire pour résoudre le problème.

Pourquoi l’ostéopathie est un traitement efficace pour la plagiocéphalie chez le nourrisson ?

L’ostéopathie est une solution douce et efficace pour traiter la plagiocéphalie chez les nourrissons, souvent appelée “syndrome de la tête plate”. Grâce à des techniques manuelles adaptées, elle agit directement sur les tensions musculaires, les restrictions de mobilité et les déséquilibres posturaux pour aider votre bébé à retrouver un développement harmonieux.

 Comment l’ostéopathie aide-t-elle à traiter la plagiocéphalie ?

Lors de la première consultation, l’ostéopathe réalise un bilan global de votre nourrisson. Il examine la mobilité du crâne, du cou et du corps entier, tout en tenant compte de l’historique de la grossesse et de l’accouchement. Les naissances instrumentalisées (forceps, ventouse) ou une position prolongée dans l’utérus sont des facteurs qui peuvent contribuer à l’apparition de la plagiocéphalie.

 Grâce à des manipulations douces et ciblées, l’ostéopathie :

  • Relâche les tensions musculaires : Cela est particulièrement utile en cas de torticolis congénital, où les muscles raides limitent la mobilité de la tête.
  • Améliore la mobilité crânienne : Les techniques crâniennes permettent de redistribuer la pression sur l’ensemble du crâne, favorisant une forme plus symétrique.
  • Rétablit l’équilibre postural : En travaillant sur la relation entre le crâne, la colonne vertébrale et le bassin, l’ostéopathie soutient le développement moteur global de votre bébé.

 Pourquoi consulter un ostéopathe en cas de plagiocéphalie ?

Il est recommandé de consulter un ostéopathe dès les premiers signes de plagiocéphalie. Plus la prise en charge est précoce, meilleurs seront les résultats. Les nourrissons, particulièrement dans leurs premiers mois, bénéficient d’un crâne très malléable, ce qui permet une correction rapide et durable.

Même si la déformation crânienne semble mineure, l’ostéopathie peut aider à prévenir des problèmes futurs, comme des tensions musculaires ou des asymétries persistantes.

 Les avantages de l’ostéopathie pour les nourrissons

 En complément des traitements classiques, l’ostéopathie offre :

  • Une réduction visible de l’aplatissement crânien.
  • Une amélioration de la mobilité cervicale et du confort global.
  • Une approche naturelle et non invasive, parfaitement adaptée aux nourrissons.
  • Une prévention des déséquilibres posturaux qui pourraient affecter la coordination et le développement moteur.

L’ostéopathie est-elle suffisante pour traiter la plagiocéphalie ?

Dans les cas modérés à sévères, l’ostéopathie peut être associée à des traitements comme la kinésithérapie ou le port d’une orthèse crânienne pour optimiser les résultats. Cependant, pour les plagiocéphalies légères, les soins ostéopathiques seuls suffisent souvent à corriger l’asymétrie.

Si vous remarquez un aplatissement de la tête de votre bébé ou si vous avez des doutes sur sa posture ou sa mobilité, une consultation ostéopathique peut être la solution.

La plagiocéphalie chez le nourrisson, bien que fréquente, n’est pas une fatalité. Avec une prise en charge adaptée et précoce, il est possible de corriger l’asymétrie crânienne et de prévenir ses éventuelles conséquences à long terme. Les traitements classiques, comme la kinésithérapie et l’orthèse crânienne, jouent un rôle important. Cependant, l’ostéopathie se distingue par son approche douce et globale, en agissant directement sur les tensions et en favorisant un bon développement pour votre bébé.

Que ce soit pour relâcher les tensions musculaires, améliorer la mobilité du crâne ou accompagner votre bébé dans ses premières étapes motrices, l’ostéopathie est une solution naturelle et efficace. Agir rapidement, dès les premiers signes d’aplatissement, maximise les chances de réussite.

Vous souhaitez en savoir plus sur les bienfaits de l’ostéopathie pour la plagiocéphalie ?

Un bilan personnalisé permet d’évaluer les besoins spécifiques de votre bébé et de mettre en place un traitement adapté.

Sources : 

  • Brent C, David B et al : Neurodevelopmental Implications of “Deformational” Plagiocephaly
  • Andrea E, Sharon L et al : Prevalence, risk factors, and natural history of positional plagiocephaly: a systematic review
  • Tiffany G, Beverley AH et al : Effects of Initial Age and Severity on Cranial Remolding Orthotic Treatment for Infants with Deformational Plagiocephaly
  • Raffaella P, Filippo P et al : Positional plagiocephaly: results of the osteopathic treatment of 424 infants. An observational retrospective cohort study